Ô poésie tu ne reviendras plus
Ô poésie tu ne reviendras plus
Élégance élégance
Arc tendu de la beauté.
La chair est lasse, le cerveau s’embrume, se lasse
Des palmiers gris sans odeur s’allongent
Devant le désert de la mer
Pas de cloches, des sifflements qui lacèrent l’azur
Pas de chants, des cris
Et sur cette aridité furieuse
La forme légère aux bruns yeux sacrés
Ondulante portant le tabernacle du sein :
Les cubes des hauts palais saillissent
Menaçant énormes sur l’escarpement abrupt
Dans l’ardeur catastrophique.
Dino Campana, poème extrait du Quaderno, traduit par Irène Gayraud ©
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O poesia tu più non tornerai
O poesia tu più non tornerai
Eleganza eleganza
Arco teso della bellezza.
La carne è stanca, s’annebbia il cervello, si stanca
Palme grigie senza odore si allungano
Davanti al deserto del mare
Non campane, fischi che lacerano l’azzuro
Non canti, grida
E su questa aridità furente
La forma leggera dai sacri occhi bruni
Ondulante portando il tabernacolo del seno:
I cubi degli alti palazzi torreggiano
Minacciando enormi sull’erta ripida
Nell’ardore catastrofico.