Autour de Dino Campana

Sirocco du soir (Place S. Petronio)

Les vieilles tours très hautes rallumées
Dans le coucher de soleil bleuté mu par le vent
Veillaient derrière les hauts palais les entreprises
Aimables de l’animation du soir.
Les jeunes filles dans le sirocco relevaient
Leurs capelines brunes avec un mouvement
Vif en apparaissant et elles passaient de temps en temps, elles passaient ensemble
Dans un avertissement ininterrompu :
Elles parlaient légères et se taisaient : les yeux levés
en vain suivant le sillage inconnu dans l’air
Des paroles brisées que le vent réciproque
Disait par angoisse solitaire.

 Dino Campana, poème extrait de Il più lungo giorno, traduit par Irène Gayraud.

Scirocco serale (Piazza S. Petronio)

Le vecchie torri altissime riaccese
Dentro dell’azzurrino tramonto commosso di vento
Vegliavano dietro degli alti palazzi le imprese
Gentili del serale animamento.
Le giovani ne lo scirocco rialzavano
Le capelliere brune con un movimento
Aitante apparendo e passavano a tratti, passavano intese
Dentro un ininterrotto avvertimento:
Esse parlavano lievi e tacevano: gli occhi levati
Invan seguendo la scia sconosciuta ne l’aria
De le parole rotte che il vicendevole vento
Diceva per un’ansia solitaria.